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Antoine Bellet, un gadz'art au sommet de son art

Antoine Bellet, un gadz'art au sommet de son art

Ingénieur diplômé de l’École des Arts et Métiers
Directeur Général Domaine Skiable Valmorel (DSV) depuis 2009
Filiale du groupe SOFIVAL - 15 M€ de CA - 195 personnes en saison

Bientôt quinze ans à la direction d’un des plus grands domaines skiables de France. Diriez-vous toujours que vous exercez le plus beau métier du monde ?
Oui bien sûr… Je continue de l’affirmer et de le répéter. C’est un métier toujours aussi prenant et passionnant. Sûrement plus compliqué à exercer qu’à mes débuts, mais qui continue de m’apporter de grandes satisfactions et d’intenses émotions. Que demander de plus par les temps qui courent ? En dépit de l’adversité, je suis et je reste un directeur de domaine skiable définitivement passionné et résolument optimiste.

Vous dites que votre métier est plus complexe aujourd’hui ?
Pouvez-vous développer ? Histoire de ne pas refroidir les vocations …

Loin de moi cette intention. Bien au contraire. Mais il vrai qu’aujourd’hui la gouvernance d’une station exige de maîtriser un nombre de paramètres plus nombreux qu’hier et qui plus est, pas toujours facilement compatibles entre eux. Rendre notre offre plus qualitative et durable tout en maîtrisant les coûts induits pour un client qui exige légitiment de payer le juste prix ; penser la station sur le long terme tout en étant suffisamment agiles et réactifs pour faire face à des aléas par nature difficilement prévisibles, qu’ils soient climatiques, sociétaux, géopolitiques et qui ont une sérieuse tendance à se multiplier ces dernières années … Les équations à plusieurs variables et inconnues qu’un directeur se doit de pouvoir résoudre ne manquent pas. Cela rend son métier certainement plus complexe, mais aussi encore plus passionnant, tant les enjeux à relever sont majeurs.

Comment parvenez-vous à résoudre les problématiques tellement spécifiques aux domaines skiables ?
À Valmorel, nous avons une chance, celle de pouvoir travailler dans la durée depuis que la délégation de service public a été renouvelée au Domaine Skiable de Valmorel en 2017, et ce pour 35 ans. Cela nous donne de la visibilité et les moyens nécessaires pour développer une stratégie à long terme, condition essentielle pour s’adapter sérieusement aux nouvelles donnes environnementales tout en améliorant la qualité de notre produit. Au total, 84 millions d’euros hors taxes d’investissements sont ainsi prévus sur la période de la DSP. Sur ce montant, 60 millions d’euros sont consacrés à des améliorations structurantes du domaine - 10 nouvelles remontées mécaniques pour remplacer les anciennes et 7 nouvelles installations et modification du réseau de neige de culture – montant renforcé par 24 millions d’euros d’investissements récurrents destinés à fluidifier les flux, moderniser le parc des engins de damage, faire évoluer nos zones thématiques, apporter des nouveautés d’activités pour l’hiver et l’été et donc améliorer le parcours client. Ce programme ambitieux d’investissements auquel viennent s’ajouter la création d’un poste RSE à l’échelle du groupe SOFIVAL et la mise en œuvre d’un observatoire environnemental de la faune et de la flore pour les zones destinées à accueillir les nouveaux projets d’aménagement, sont pour nous des avancées majeures, tant sur le plan économique qu’environnemental. Pour autant, tout comme les autres stations, nous n’avons pas encore réponse à tout. Par exemple, sur la question de la sobriété énergétique, le problème reste entier. Ainsi - il est toujours bon de le rappeler - un parc de remontées mécaniques fonctionne depuis toujours en « tout électrique ». Donc aujourd’hui, seules deux alternatives s’offrent à nous pour consommer moins. La première est de réduire leur temps de fonctionnement, autrement dit mettre sur OFF plus souvent ; la deuxième est de ralentir leur vitesse. Dans les deux cas, cela se traduit par le rallongement des files d’attente, une dégradation de la qualité de l’offre et une insatisfaction en hausse de nos clients. Bref, pas de solution miracle existe à ce jour. Heureusement, des solutions existent dans d’autres domaines comme par exemple la gestion raisonnée et efficace de l’enneigement, tellement centrale dans notre métier. Ainsi, depuis 8 ans déjà, nous avons fait le choix d’installer des ventilateurs basse pression qui nous permettent, sans avoir à faire tourner de gros compresseurs énergivores, de produire notre neige à des températures plus élevées et d’en maîtriser plus finement la qualité pour au final offrir une meilleure qualité de ski à nos clients. En l’espèce l’équation : « Investissement + Volonté = + de sobriété + de qualité + d’efficacité » est en cours de résolution.

Vous avez démarré cet entretien en vous qualifiant d’optimiste.
Quel est le carburant de cet optimisme ?

Un carburant 100% naturel, à savoir ma foi dans l’humain. Car pour moi, le facteur humain demeure encore - tant que l’intelligence artificielle ne l’aura pas détrôné … - le seul vrai cœur de la réussite d’un projet collectif complexe, comme l’est celui d’un domaine skiable, support d’une station de ski. Même si tout n’est pas toujours simple dans la relation avec l’autre, tant l’environnement dans lequel nous vivons tous est singulier, les enjeux pour chacun souvent vitaux et étant entendu que le métier de commerçant ou d’hébergeur n’est pas exactement le même que celui de chef des pistes ou de conducteur de dameuse, je crois que la réussite dépend de la capacité du groupe à davantage partager s’il veut avancer plus sûrement et plus rapidement. Les contraintes en tout genre venues de l’extérieur sont suffisamment nombreuses pour que l’esprit de cordée si cher aux montagnards soit plus que jamais le socle de notre projet commun.